Le règlement de dressage de la FEI: la somme de toutes les ambiguïtés

La Fédération Équestre Internationale

La Fédération Équestre Internationale a édicté, dès ses débuts en 1921, des règlements. Le règlement pour les épreuves de dressage en est à sa 23ème édition, en date du 1 janvier 2009, un règlement qui (enfin!) n'existe qu'en version anglaise, l'allemand, l'italien et le français, langues mineures du dressage et de la culture équestre en général, ayant été avantageusement éliminés.

On lit souvent, sous la plume de commentateurs d'ailleurs fort avisés et assez critiques du sport équestre nommé «dressage», que si le règlement de la FEI était appliqué correctement, les épreuves de dressage à haut niveau seraient plus belles, plus respectueuses de chevaux, plus conformes aux traditions équestres dont personne ne doute de la haute valeur. Cette littérature, je ne la connais guère en détail; jusqu'à ces derniers temps je n'avais eu la curiosité de lire ni ces règlements ni les commentaires plus ou moins critiques les concernant. Mais le hasard a voulu que ce règlement tombe sous mes yeux, et je le regarde aujourd'hui avec des yeux neufs, et avec une approche totalement extérieure: en effet il ne me viendrait jamais à l'idée de lire un règlement officiel pour savoir comment je dois monter à cheval, ni de me présenter dans un concours de dressage, encore moins d'imaginer que ce que j'écris ici pourrait avoir une influence sur le cours des choses dans le monde du «dressage».

Mon opinion est donc totalement gratuite et on doit la prendre avec toute la légèreté qui s'impose — mais elle se veut sérieuse et honnête.

Le point de vue cité plus haut, selon lequel il faudrait que le règlement soit réellement appliqué, est globalement vrai, à n'en pas douter. Mais ce document est très ambigu, malgré ses qualités. Il ne peut en son état guider ni les cavaliers, ni les juges, ni les entraîneurs. Résultat évident de compromis de toutes sortes, il ne pourrait que mener celui qui voudrait s'y conformer à toutes sortes d'impasses.

Certains des défauts du texte n'ont comme inconvénient que le léger ridicule dont ils le revêtent, alors que d'autres constituent de vrais contresens, et ce dans deux directions:

Celle des principes de l'équitation; Celle des principes de la règlementation.

Versions

Pour le commentaire qui suit, j'ai utilisé les versions française (VF22) et anglaise (VE22) de l'édition 22 du règlement (2006) et l'édition 23 (2009) qui n'existe qu'en anglais (VE23). Je ne citerai que VF22, et pour des passages où VE22 et VE23 sont identiques; les modifications de VE22 à VE23 sont mineures pour les articles que je cite.

Structure

Le règlement est divisé en plusieurs chapitres, le premier est intitulé Dressage, le second Les concours de dressage, les suivants sont plus spécifiques. Ils sont précédés d'un Préambule et d'un Code de conduite. Ce plan s'explique assez bien par la volonté de rappeler, au premier chapitre, les grands principes de l'équitation académique, dont les concours de dressage, dans un monde idéal, pourraient être la traduction dans le domaine du sport. Il est tout-à-fait normal que les allures dans leurs variantes (par exemple, trot de travail et trot rassemblé), ainsi que leurs qualités et défauts, y soient définis. Il est de même indispensable que les exercices devant être présentés dans les concours soient décrits, dans les formes que les concours demandent.

Il est clair que le règlement de la FEI ne peut prétendre pour autant au statut de traité d'équitation. Un traité d'équitation est le résumé de l'expérience d'un écuyer ou éventuellement d'un groupe d'écuyers travaillant dans un esprit très proche. La frontière entre un règlement et un traité devrait être assez évidente, précisons-la rapidement:

Le règlement peut dire quels sont les exercices faisant l'objet d'un type de compétition, et préciser dans quelle mesure ce que voient le juges constitue une bonne ou une mauvaise exécution. Par exemple il est légitime que l'angle du déplacement lors de l'appuyer soit fixé par le règlement à environ 30 degrés. Cela permet d'homogénéiser les jugements. Le fait que ce soit écrit dans un règlement n'interdit pas au cavalier de varier cet angle au cours de son travail quotidien ou de la progression d'un dressage. Le traité comporte une réflexion sur les buts à rechercher, sur les moyens de les atteindre. Il définit les exercices à proposer au cheval suivant les buts recherchés. Ainsi un traité sérieux pourra très bien comporter des développements sur les différents angles d'un appuyer, les avantages et les inconvénients de chaque option, etc. Il pourra aussi se plonger dans les délices de la discussion «trois ou quatre pistes» concernant l'épaule en dedans, alors que le règlement FEI ne connaît que la première de ces possibilités. Et le traité peut légitimement expliquer comment on dresse un cheval, comment on obtient tel exercice, etc. Le règlement en est par nature incapable. Un traité peut prendre parti pour tel ou tel procédé de dressage, affirmer par exemple que le piaffer doit s'enseigner à partir du pas plutôt que du trot. Le règlement n'a pas à prendre de position, il se contente de préciser quels sont les résultats à présenter dans les concours.

Comme on le verra par la suite, cette frontière entre un règlement et un traité est parfois franchie, créant un niveau inacceptable d'ambiguïté.

L'athlète heureux

L'article 401, «BUT ET PRINCIPES GÉNÉRAUX» commence par cette phrase:

Le Dressage a pour but le développement du cheval en un athlète heureux au moyen d’une éducation harmonieuse.

Voilà une formule qui, semble-t-il, réunit tous les suffrages. Je suis au regret d'exprimer une opinion divergente; formule bourrée (bourrée, bourrée, merci Claude Nougaro…) de bonnes intentions, elle réunit cependant en si peu de mots les trois défauts cités plus haut: le ridicule, l'absurdité équestre, la vacuité réglementaire.

Remarquons en premier lieu qu'on imagine facilement que les chevaux olympiques, dans toutes les disciplines, devraient pouvoir prétendre au titre d'athlète heureux: athlètes en saut d'obstacles ou en complet, ils le sont sans conteste! N'ont-ils donc pas droit au bonheur? La première évidence est donc que cette formule, quel que soit son sens caché, ne définit en rien le dressage ni son but.

D'ailleurs, le cheval de dressage devrait-il être un athlète? Certes le dressage doit mettre le cheval en condition; mais le dressage (hors concours) est très largement fait pour aider le cheval mal équilibré, mal constitué, à porter sans effort son cavalier, et à exécuter sous lui, sans difficulté apparente, diverses figures. Affirmer que le cheval pratiquant le «dressage» doit être un athlète, voilà qui restreint de manière excessive cette discipline aux chevaux qui apparaissent super-doués, et qui seront donc hors de la portée de beaucoup de bourses. C'est bon pour les éleveurs, évidemment, mais je n'ose imaginer que le règlement de la FEI soit rédigé à leur avantage.

Venons-en au bonheur: concept très contestable s'agissant des humains (je veux dire par là que la philosophie du bonheur est bien loin d'être la seule disponible), il n'a guère de sens concernant les animaux. Nous ne savons pas ce qui se passe dans la conscience animale, nous n'avons aucune raison de penser qu'il existe quelque chose pour l'animal que l'humain pourait nommer «bonheur».

Voilà pour le ridicule, regardons maintenant la signification équestre de cette formule. Depuis des millénaires, l'homme essaie de dresser des chevaux pour mieux les utiliser (à la guerre, à la chasse, etc.) ou par pure passion pour l'équitation. Le bon dressage se définit de longue date comme la capacité de l'homme à faire exécuter, et le mieux possible (il y a évidemment plusieurs conceptions de ce «mieux possible»), divers airs et diverses figures. C'est cela le but du dressage. La FEI ne peut sans commettre un immense contresens prétendre le contraire.

Reprenons simplement le début du texte de la FEI:

Le Dressage a pour but le développement du cheval en un athlète heureux au moyen d’une éducation harmonieuse. Il a pour conséquence de rendre le cheval calme, souple, délié et flexible mais aussi confiant, attentif et perçant, étant ainsi en parfaite harmonie avec son cavalier.

Ces qualités se manifestent par :

La franchise et la régularité des allures; L'harmonie, la légèreté et l'aisance des mouvements; La légèreté de l'avant-main et l'engagement des postérieurs, dont l'origine vient d’une impulsion toujours en éveil; La soumission au mors, sans aucune résistance ni défense, c'est-à-dire avec une décontraction totale.

Il y a évidemment, selon, moi, une confusion entre «but» et «conséquence». En supprimant de ce texte quelques mots, on peut le rendre sensé et utile:

Le Dressage a pour but de […] rendre le cheval calme, souple, délié et flexible mais aussi confiant, attentif et perçant, étant ainsi en parfaite harmonie avec son cavalier.

Ces qualités se manifestent par :

La franchise et la régularité des allures; L'harmonie, la légèreté et l'aisance des mouvements; La légèreté de l'avant-main et l'engagement des postérieurs, dont l'origine vient d’une impulsion toujours en éveil; La soumission au mors, sans aucune résistance ni défense, c'est-à-dire avec une décontraction totale.

Voilà, moyennant l'élimination du passage qui embrouille tout, un texte devenu limpide et bénéfique!

Bien sûr, il est normal que le règlement de la FEI souligne qu'on ne doit pas maltraiter les chevaux pour obtenir de tels résultats; mais la référence au bonheur du cheval ne peut remplir ce rôle. En revanche, le Code de conduite qui figure en tête du règlement répond amplement à cette préoccupation: il met en avant que le bien-être des chevaux prédomine sur toutes les autres exigences, que les épreuves ne doivent pas porter préjudice au bien-être des chevaux, et que tous les efforts doivent être consentis afin de s'assurer que les chevaux reçoivent l'attention qui leur est due après la compétition et qu'ils sont traités avec humanité une fois leur carrière achevée. Il est clair qu'un tel code de conduite ne peut être mis en œuvre de manière intégrale, puisque lors d'un concours on ne vérifiera pas (par exemple!) les conditions de la retraite des chevaux: c'est un code moral dont les juges n'ont pas à vérifier (en son intégralité) l'application, tout simplement parce qu'ils n'en pas du tout les moyens et qu'ils ne pourraient en aucun cas les avoir.

L'absurdité réglementaire, finalement, est facile à percevoir: il est vain d'écrire dans un règlement des contraintes qu'on ne pourra ni vérifier ni même définir.

Rajoutons, sur cette question de l'athlète, que le règlement de 2009 a introduit une innovation supplémentaire: le cavalier est lui aussi un athlète! Le mot «rider» y a été remplacé partout par «athlete». Le dressage est donc une discipline mettant en jeu (en lice?) deux athlètes, dont l'un au moins doit être heureux. Vaste programme!

La cadence

Dans la description des allures, le trot et le galop sont des allures dont la cadence est une qualité. Pourquoi ne parle-t-on pas de la cadence au pas?

Au §7 de l'article 401 VF22:

La cadence se manifeste au trot et au galop et résulte de l'harmonie générale que montre le cheval lorsqu'il se déplace avec régularité, impulsion et équilibre. La cadence doit être maintenue dans tous les exercices au trot et au galop et dans toutes les variations de ces allures.

Par la suite, dans la description du pas, le règlement n'utilise toujours pas l'expression «cadence». Il est dit que le pas doit être régulier, à quatre temps marqués, décontracté et énergique; mais pourquoi éliminer la cadence de ce vocabulaire?

C'est un mystère, puisque la cadence est bien citée comme qualité du trot et du galop, sans être clairement définie d'ailleurs; elle apparaît aussi dans les définitions du passage et du piaffer.

Selon un éditorial (avril 2009) de la revue de l'association «Allège-Idéal», signé de son président d'alors Christian Carde, le statut du pas dans le règlement s'est dégradé depuis la version de 2003; notre propos confirme en tous cas le peu d'importance qu'il a dans le règlement actuel.

Le cheval «dans la main»

Au §6 de l'article 401 VF22 il est écrit:

  1. Dans tout son travail, y compris à l'arrêt, le cheval doit être «dans la main». Un cheval est dit «dans la main» quand l'encolure est plus ou moins soutenue et arrondie selon le degré de dressage et suivant l'amplitude ou le rassembler de l'allure. Il manifeste une soumission par un léger et moelleux contact de la bride et une décontraction totale. La tête doit rester fixe et, en règle générale, le chanfrein légèrement en avant de la verticale, la nuque souple étant le point le plus haut de l'encolure, le cheval n'opposant aucune résistance à son cavalier.

On ne peut qu'adhérer à cela, même si le mot de soumission peut sembler trop fort, ou plutôt peu approprié pour parler de la main et de la bouche: on aurait préféré dialogue, par exemple. Cela dit, ce paragraphe décrit plutôt la position de la tête et de l'encolure et aborde rapidement le contact. Léger et moelleux, on ne peut dire mieux et je m'en réjouis.

Mais tous les athlètes-cavaliers comprennent-ils ici la même chose? On peut en douter. En effet la version du règlement en anglais ne parle pas de cheval «in the hand», comme on pourrait l'imaginer: elle dit que the horse must be “on the bit”, ce qui en bon français devrait être rendu par «sur le mors». Or dans la tradition équestre française, il y a un océan entre sur le mors, sur la main et dans la main (j'en passe…). Quant à la tradition allemande, elle ne prise pas particulièrement l'idée que le cheval soit «dans la main», et je suppose que les versions allemandes jusqu'à 2009 du règlement contenaient quelque chose qui ressemble plus à «sur la main».

L'adoption de l'anglais comme langue unique a donc du bon: elle a unifié quelque chose qui se lisait différemment dans les différentes cultures équestres. Mais la référence au génie équestre latin, même si elle était largement théorique puisque tant d'athlètes de culture équestre latine l'ont abandonné et ignoré, a disparu. Un seul règlement, c'est bien: mais alors qu'il s'en tienne au patrimoine commun à toutes les équitations, et ne s'enlise pas dans cette difficile question de savoir si le cheval doit être dans, sur, derrière, etc. Il serait très facile de reformuler cet article en décrivant simplement ce qu'est une position de tête appropriée pour le cheval, et en ajoutant que le cheval ne doit pas se défendre contre la main: cela donnerait déjà du travail aux juges.

L'arrêt et le demi-arrêt

Le thème de l'arrêt, qui pourtant ne devrait pas être source de difficulté, est très mal abordé dans le règlement; c'est en franchissant la ligne rouge mentionnée plus haut, celle qui sépare le règlement du traité d'équitation, que les rédacteurs dudit règlement apportent ici une confusion considérable.

Regardons l'article 402 VF22 qui porte sur l'arrêt:

  1. A l'arrêt, le cheval doit rester attentif, engagé, immobile et droit, d'aplomb sur ses quatre membres, les antérieurs et les postérieurs restant de pair, côte à côte. L'encolure doit être soutenue, la nuque étant le point le plus haut et le chanfrein légèrement en avant de la verticale. Restant «dans la main» et gardant un léger et moelleux contact avec la main du cavalier, le cheval peut tranquillement mâcher son mors; il doit être prêt à se porter en avant à la moindre indication du cavalier.
  2. L'arrêt s'obtient en déplaçant le poids du cheval vers l'arrière-main, par une action correcte et croissante de l'assiette et des jambes du cavalier, poussant le cheval en avant sur une main le recevant avec douceur afin d'obtenir un arrêt presque instantané, jamais brutal, à l’endroit prévu. L’arrêt est préparé par une série de demi-arrêts (voir transitions)

Tout le paragraphe 2 de cet article relève de la méthode pour obtenir l'exercice, du comment, et je crois que cela n'a rien à faire dans le règlement. La première phrase peut certes sembler anodine: une action correcte de l'assiette et des jambes, cela ne peut nuire! Pourtant, nous sommes prévenus que cette action devra «pouss[er] le cheval en avant sur une main le recevant». Tiens, le «dans la main» est vite abandonné, au profit de quelque chose d'un peu plus kräftig (mais jamais brutal, bien sûr)!

Mais la dernière phrase nous fait froid dans le dos. L'arrêt est préparé par une série de demi-arrêts!!??

Le modèle de la FEI est-il celui de l'automobile, avec laquelle, comme chacun sait depuis son premier contact avec l'auto-école, on doit freiner pendant un certain nombre de mètres pour obtenir l'arrêt? Oui, j'admets que tel est mon comportement quand je conduis. Mais à cheval, athlètes ou pas, nous ne sommes pas des pilotes. Ou en tous cas, nous n'y sommes pas forcés. Je conçois que certains cavaliers et cavalières de dressage de haut-niveau aient besoin préparer leur arrêt plusieurs mètres, voire dizaines de métres, à l'avance. Mais comment la FEI peut-elle considérer cela comme une approche normale de l'arrêt, voilà qui dépasse l'entendement. Qu'on me permette donc d'affirmer qu'avec un cheval correctement dressé en basse école, l'arrêt doit (et peut évidemment) s'obtenir instantanément et que la technique du demi-arrêt préparatoire, que je ne critique pas ici même si personnellement je ne la pratique pas, en tous cas pas systématiquement, ne peut être considérée comme faisant partie de l'arrêt lui-même.

Plus loin, à l'article intitulé «Le demi-arrêt», le règlement enfonce le clou (dans la plaie!):

Article 408 LE DEMI-ARRÊT Chaque mouvement ou transition doit être préparé de manière invisible par un demi-arrêt. Le demi-arrêt résulte d'une action presque simultanée et coordonnée de l'assiette, des jambes et de la main du cavalier, et son but est d'augmenter l'attention et l'équilibre du cheval avant d'effectuer certains mouvements, ou des transitions aux allures inférieures et supérieures. En reportant légèrement plus de poids sur l'arrière-main du cheval, l'engagement des postérieurs et l'abaissement des hanches sont plus aisés, à la faveur de l'allègement de l'avant-main et d'un meilleur équilibre général du cheval.

On remarque la subtile rhétorique du demi-arrêt: il est obligatoire mais doit être invisible (absurdité réglementaire puisque si cela est bien fait les juges ne pourront le vérifier). L'article dit de quoi il résulte, mais ne le définit pas. Ce n'est en tous cas ni le demi-arrêt de La Guérinière (qui arrête presque le cheval), ni celui de Baucher (qui ne peut pas être invisible), ni me semble-t-il celui de Steinbrecht. Vu la phrase centrale, il ressemble peut-être à l'effet d'ensemble de Baucher, mais ceci est une interprétation toute personnelle et je doute que quiconque à la FEI la partage.

Un compétiteur de dressage subtil mais peu ami du demi-arrêt peut se rire de cette rhétorique creuse. Mais ce règlement encourage, n'en doutons pas, toute une population d'athlètes de cette discipline à pratiquer sans vergogne ce qu'ils comprennent par demi-arrêt, c'est-à-dire purement et simplement des coups plus ou moins masqués sur la bouche des chevaux.

Mais ici je ne proteste pas contre le demi-arrêt (je le ferai peut-être ailleurs), mais contre une mauvaise conception du règlement, qui voudrait mais sans le dire être à la fois règlement et traité d'équitation. Position sans fondement mais qui fait des victimes, chez les athlètes bipèdes qui (souvent de bonne foi) prennent cela au sérieux, et chez les «athlètes» quadrupèdes qui, comme d'habitude, paient les pots cassés.

La Fédération Équestre Internationale ne peut prétendre à cumuler les statuts d'organisateur de concours d'équitation au niveau international d'un côté, ce qui est son statut standard en tant que fédération sportive, et de conservatoire de l'équitation classique de l'autre côté. Seules des écoles, officielles ou non, publiques ou non, grandes ou petites, mais animées par une approche cohérente de l'équitation, mêlant pratique élaborée du dressage et enseignement peuvent remplir ce second rôle. Le règlement de la FEI devrait être mis en accord avec les limites naturelles d'une telle institution.

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Auteur: Jean Magnan de Bornier

Created: 2018-09-03 lun. 18:30

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